Masque de case Tsogho

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Masque de case Tsogho

Réf. : m-520

Masque de case Tsogho.

Description

  • Hauteur : 37 cm

Masque de case Tsogho du Gabon. Pièce ancienne de plus de 40 ans. Livré sur socle.

 

Les Mitsogho se situent à peu près au centre de la zone sud du Gabon, délimitée par le cours de I’Ogooué, célèbre
pour les productions plastiques liées à l’art des masques blancs. On désigne par ce nom des figures anthropomorphes peintes au
kaolin, dont les variétés stylistiques doivent être considérées comme autant « d’avatars » d’une représentation commune interprétée
par chaque tribu selon son génie propre. Le thème, une des constantes de l’art africain, puisqu’on le retrouve également chez les
Guro et Bazdé de Côte d’ivoire et les Bayaka du Zaïre et d’Angola, en est celui de « la jeune fille morte », face blafarde et fantômatique
d’un esprit ou d’un revenant, dont la froide beauté est parfois associée à celle de la lune.
Sans entrer dans le détail de l’historique des recherches, il convient de rappeler que les premiers specimens de ce type, collectés dès le
début du siècle, ont été attribués longtemps aux Mpongwé - soit par confusion avec l’ethnie côtière servant traditionnellement de
transitaire commercial (ce qui n’exclut pas que les Mpongwé aient pu posséder autrefois de tels masques), soit par assimilation abusive
à des ethnies apparentées linguistiquement ou culturellement (Carl KJESMEIER 1935-38). Les recherches récentes ont montré que
ces masques au modelé humaniste, aux yeux étirés et clos par des paupières lourdes, au sourire énigmatiquement crispé dans l’avancée
boudeuse des lèvres, qui ne sont pas sans évoquer certains masques japonais, sont essentiellement dus aux Bapunu et Balumbo de la
Nyanga, où cet art est encore vivace, mais qu’une multitude de types fort différenciés coexistent -dans les tribus avoisinantes.
Il ne serait peut-être pas inutile d’ouvrir ici une parenthèse en proposant une explication à la similitude fortuite d’aspect qui rapproche
certains masques Bapzmu des masques du No” japonais. Elle provient, à notre avis, d’une coïncidence de traits stylistiques associant
la couleur blanche du visage et la stylisation de coiffures traditionnelles en cimier évoquant parfois un gros chignon, et surtout l’interprétation
d’une particularité ethnique propre à certains individus des populations du centre Gabon, que l’on observe essentiellement
chez les Mitsogho : l’oeil à fleur de tête, très étiré et en amande, critère de beauté attesté par le terme rnighèrnbè (1).
Les sculpteurs Bapzmu ont pu s’inspirer de ce trait physique propre aux Mitsogho, soit qu’ils l’eussent adopté comme canon esthétique
(Paul du CHAILLU remarque en 1854 des similitudes de mode chez les femmes Tsogho et Pum et il fait la description de coiffures;
et en particulier d’un motif frontal formé de neuf points rouges que l’on retrouve encore sur la plupart des masques punu),
soit qu’ils eussent voulu matérialiser plastiquement un emprunt culturel à leurs croyances.
Quoi qu’il en soit, on observe cependant une différence fondamentale (compte tenu de la décadence des pièces récentes) entre le style Punu, aboutissement dune tendance à la sophistication humaniste des traits du visage, et le style Tsogho qui extrêmement disparate, affirme une tendance à l’expressionnisme et à la schématisation à travers une certaine rusticité des moyens
et une prolifération de formes.

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