Masque Baoulé

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Masque Baoulé

Réf. : m-1557

Masque Baoulé de Côte d'Ivoire.

Description

  • Hauteur : 33 cm

Masque Baoulé. Pièce de plus de 50 ans. Livré sur socle.

Dans l’art africain, l’art des Baoulé occupent une place à part. La finesse d’exécution des masques Baoulé et des statues Baoulé les rend particulièrement accessibles aux goûts occidentaux.

La sculpture Baoulé sur bois possède la finesse de réalisation de l’orfèvrerie : la sculpture est très raffinée, les surfaces sont très polie, la représentation des scarifications, des bijoux, de la coiffure, du visage est faite de manière soignée et minutieuse.

Parmi les statues africaines Baoulé on repère deux grands types :

* les statues Baoulé d’époux de l’au-dela (blolo bla) ou d’épouses de l’au-dela (blolo bian).

* Les statues Baoulé représentant un esprit ou génie de la nature avec comme objectif de les apaiser. Les statues Asiè usu ("génie de la nature") sont moins fréquentes que les (blo bla). La différence pour les différenciet les uns des autres et la suivante. Le génie de la nature est toujours assis alors que l'époux de l'au delà est toujours debout.

On distingue dans les statues Baoulé les évocations d’esprits de la nature (à patine sacrificielle) et celles des esprits propices aux relations amoureuses (à patine polie). Le premier type de statue représente les esprits de la brousse à pouvoir ambivalent, comme souvent en Afrique, qui sont craints pour leur malveillance : Les statues de ces esprits de la brousse sont honorées pour les apaiser et acquérir leur bonne grâce et protection.

Il existe des masques Baoulé d’ancêtres. Les masques Baoulé possèdent les mêmes caractéristiques que les statues : élégants, sculptés finement et polis.

Autrement il existe des masques Baoulé zoomorphes, rappelant le buffle et l’antilope. Ces masques sont toujours portés par des hommes. Ils ont une réalisation différente des masques Baoulé portraits d’ancêtres, ils sont plus conceptuels et schématiques car ils représentent des esprits.

Les Baoulé occupent une partie du centre de la Côte d’Ivoire à la fois savane et forêt.

Les statues Baoulé

Les statues Baoulé correspondent à 2 types différents de culte :

    L’un correspond à l’époux (l’épouse) de l’au-delà qui pour être apaisé réclame la création d’une statue Baoulé à l’effigie de l’époux (l’épouse) de l’au-delà et d’un autel dans la case de l’individu concerné. La nécessité de posséder un époux ou épouse de l’au-delà est signalée par des malheurs et par l’intermédiaire d’un rêve. C’est par exemple à la suite de troubles sexuels, chez l’homme, de stérilité chez la femme. Un homme aura en statue son épouse blolo bian et une femme aura son époux de l’au-delà blolo bla. Cette statue Baoulé devra être emportée dans tous les déplacements. Son propriétaire la lave, l’essuie, la nourrit, la caresse : d’où la belle patine de ce genre d’œuvre. Après la mort de son propriétaire, la statuette blolo bian ou blolo bla est jetée ou abandonnée.

    L’autre type de sculpture Baoulé représentera un esprit et aura comme rôle de l’apaiser. Les statues Baoulé d'esprit ou génie de la nature sont toujours assisses alors que les époux de l'au delà sont toujours debout. On distingue les esprits de la nature asi asu avec une patine sacrificielle et les esprits propices aux relations amoureuses avec une patine polie. Les esprits de la forêt et de la brousse sont imaginés comme étant hideux : bossus, les pieds tournés en arrière, la peau sale, les cheveux rouges, avec des yeux énormes et un seul bras…Très dangereux, ils peuvent avoir un effet néfaste sur l’agriculture, la chasse, la santé. Amadoués par des sacrifices, ils peuvent devenir propices aux humains. Cela commence par une consultation auprès du devin qui identifie la cause des malheurs et prescrit des remèdes, consistant à faire sculpter des statuettes Baoulé pour lesquelles il indique le sexe, l’attitude, la coiffure et le bois à utiliser. Le sculpteur fabrique la statuette Baoulé en s’inspirant de l’aspect physique de son client possédé et en transe. Après la mort de son propriétaire, la statuette Baoulé est précieusement conservée et le culte est poursuivi par les descendants. L’aspect harmonieux des statuettes de ces esprits de la nature, provient du fait que ces derniers n’iraient pas les habiter si on leur donnait les formes hideuses qui sont les leurs. Ces statues Baoulé possèdent un aspect humain idéalisé, avec de belles coiffures et des tatouages ethniques, qui leur donnent un air civilisé permettant de les rendre favorables à ceux qui pratiquent leur culte. Sur ces asi asu on remarque les traces de sacrifices : nourritures, œufs crus, sang des victimes, d’où la patine crouteuse.

Les masques Baoulé

Les Baoulé possèdent des masques, sans doute, sous l’influence de leurs voisins Gouro ou Sénoufo. Il existe des masques Baoulé d’ancêtres mais qui maintenant ont un rôle laïc et apparaissent lors de danses de divertissements. Ces portraits possèdent les mêmes caractéristiques que la statuaire : élégants, sculptés finement et polis. Ils montrent une grande diversité régionale dans les coiffures et les tatouages. . Le masque Baoulé double représente le mariage du soleil et de la lune ou des jumeaux dont la naissance est toujours un bon signe.

Autrement il existe des masques Baoulé zoomorphes, rappelant le buffle et l’antilope. Ils sont toujours portés par des hommes. Ils ont une réalisation différente des masques Baoulé portraits d’ancêtres, ils sont plus conceptuels et schématiques car ils représentent des esprits. Autrefois ils étaient portés lors des cérémonies funéraires pour attirer les grâces de l’au-delà, guérir des maladies et éloigner les sorciers. Ces masques Baoulé correspondent à 3 types de danses : le gba gba, le bonu amuen et le goli :

    Le gba gba, d’origine Gouro, est employé pour des funérailles de femmes lors de la période des récoltes. Il célèbre la beauté et l’âge, d’où la finesse de ses traits.

    Le bonu amuen protège le village des menaces extérieures. Il oblige les femmes à une  forte discipline et il apparaît lors des commémorations de la mort de notables. Les esprits de la brousse ont leur propre sanctuaire dans lesquels ils reçoivent des sacrifices. Lorsque les esprits interviennent dans la vie communautaire, leurs masques ont la forme de heaume en bois représentant un buffle ou une antilope et sont portés avec des costumes en raphia, des bracelets en métal aux chevilles. Le museau possède des dents symbolisant la force de l’animal qui doit les défendre.

    Le Goli peut se danser aussi bien comme divertissement qu’à l’occasion de funérailles de gens importants. Il a été emprunté aux Wan après 1900. Le masque kple kple a une forme ronde, surmontée de deux cornes. Le masque masculin est rouge, le masque féminin en noire (parfois inversement dans certains villages). Il apparait souvent en paire dans la danse du Goli et sont suivis par une paire de masques heaumes zoomorphes (Goli Glen), puis une paire de masques à visages à cornes (Kpan Pre) et enfin deux masques à tête d’homme aux coiffures tressées en crête (Kpan). Bien que chaque paire de masque comprenne à la fois des éléments masculins et féminins, les deux premières paires sont considérées comme ayant une personnalité essentiellement masculine. Les masques Goli sont plus grands et plus lourds que les autres masques Baoulé.

Il existe aussi un instrument de divination appelé oracle à souris, composé d’une poterie posée sur un socle en bois. L’oracle est composé de deux étages communicants. A  l’étage supérieur, le devin met de la nourriture à côté d’une carapace de tortue contenant des petits os ou bien un morceau de fer auquel sont attachés des petits bâtonnets ornés de perle. On pose le couvercle sur la boite et on attend que la souris monte manger la nourriture . on ouvre ensuite la boite et le devin déchiffre le message en analysant la disposition des bâtonnets ou des osselets déplacés par la souris.

Les Baoulé ont aussi créé des figures de singes, dotés d’une mâchoire prognathe aux dents pointues, d’une patine granuleuse due aux sacrifices, le singe tient entre ses mains une coupe ou un pilon. Tantôt le singe interviendrait dans des rituels de divinations, tantôt il serait une protection contre les sorciers, tantôt une divinité protectrice des rites agraires, parfois un génie de la brousse. Ce culte serait relativement récent.

Le sculpteur Baoulé et ses caractéristiques

Le métier de sculpteur est non héréditaire et résulte d’un choix personnel ou d’un désir qui se manifeste lors d’un rêve ou d’une crise de possession.

Il y a chez les Baoulé une grande mobilité des personnes et des œuvres d’art. Ces déplacements sont autant d’occasion de commander un nouveau type de sculptures ou d’adopter un nouveau type de danse provenant d’un autre village. Les artistes peuvent avoir appris dans un atelier et exécuter des œuvres très différente de cet atelier. Les artistes voyagent et peuvent travailler parfois pour des clients habitant loin de chez eux.

Les Baoulé ont une sculpture sur bois qui possède les qualités de l’orfèvrerie : sculptures extrêmement raffinées, surfaces très polies, représentation de scarifications, de la coiffure, des bijoux faite de manière soignée et minutieuse.

La statuaire Baoulé se caractérise par un certain réalisme, avec les canons de beauté Baoulé : mollets ronds pour les femmes, des mains longues aux doigts effilés, de petites fesses. La coiffure harmonieuse est faite de nombreuses nattes finement tressées. La barbe est soignée et parfois nattée. La patine est lisse.

La religion des Baoulé et les rituels

Les Baoulé croient en un dieu créateur appelé Nyamien, intangible et inaccessible. Le dieu de la terre nommé Asie qui contrôle les hommes et les animaux. Les esprits ou Amuen sont dotés de pouvoirs surnaturels. Le monde réel est l’opposé du monde spirituel, appelé blolo, d’où viennent les âmes à la naissance et où elles retournent à la mort. La religion a comme précepte principal la reconnaissance de la mort et de l’immortalité de l’âme. Les ancêtres font l’objet d’un culte mais ne sont pas représentés. Autrefois une mort n’était jamais considérée comme étant naturelle. On recherchait donc son responsable. L’héritier était le frère ou la sœur né(e) de la même mère que le défunt, car il était considéré qu’il n’y a aucune certitude d’être le fils réel de son père.

Les rituels peuvent évoluer. La création d’un nouveau culte peut être décidé à la suite d’un rêve ou d’une crise de possession pendant lequel l’esprit se révèle au rêveur ou au possédé et lui explique le rituel, les règles et les objets qu’il lui faut acquérir ou fabriquer.

Les sculptures et les masques en bois permettent de créer un contact plus étroit avec le monde surnaturel.

Les Baoulé croient qu’un individu comprend un corps, un double et une âme. Chaque être aurait un répondant dans l’autre monde : blolo. A ce personnage céleste sont consacrées des statues auxquelles sont faites des offrandes.

 

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